A l’étranger, t’es un étranger, ça sert a rien d’être raciste
Orelsan, la fête est finie
Partir, en voilà une tendance actuelle qui a le vent en poupe. Mais est-ce si facile que cela ?
Entre ceux qui sont partis et qui, de peur de perdre la face, vous racontent uniquement les aspects positifs de l’expatriation, ceux qui partent en vacances quelques mois et qui ne voient que la beauté du voyage, et ceux qui passent le cap avec une facilité déroutante ; on s’y perd un peu.
Quitter son pays, est-ce aussi bien que cela ? Partir, est-ce vraiment LA chose à faire si on veut être heureux ? S’expatrier, est-ce vraiment si facile ?
J’aimerais vous répondre que oui. La réalité est tout autre.
Déjà car je pense que la décision de partir doit être réfléchie et prise pour de bonnes raisons (non, on ne quitte pas tout sous prétexte qu’on a vu un beau reportage sur échappées belles).
Quitter son pays c’est déchirant, déstabilisant, parfois marrant, mais aussi décevant. La même règle d’or s’applique à la théorie de « l’herbe plus verte dans le pré d’à côté ». Par là j’entends que si vous n’avez pas en tête que quitter son pays est bien plus compliqué que ce que 90% des expat’ laissent entendre, c’est que vous êtes encore trop utopistes sur le sujet.
Mon projet d’expatriation ici, au Canada, je l’ai réfléchi. J’ai mis 4 ans à monter un projet professionnel viable pour entrée sur le marché québécois. Et malgré tout ça, deux semaines après mon arrivée, j’appelais tout le monde pour leur annoncer que je n’allais pas rester plus d’un an ici. Deux semaines après, basta, ma claque, j’en avais marre. 4 ans de préparation pour n’en profiter qu’un an ! Quel investissement rentable je me suis dit.
La vraie temporalité de toute expatriation, c’est celle-là :
- Prendre une décision enthousiasmante
- Donner envie à tout notre entourage en prononçant le nom d’un pays étranger
- Être pris dans le tourbillon de l’avant départ et de tous ses tracas
- Arriver et être emballer par les deux première semaines (voire plus, chacun a un délai de réaction différent)
- Se demander pourquoi on a voulu partir, tout remettre en question, se dire qu’on a été fou/folle, pleurer
- Se résigner à montrer une face positive à ses amis et famille restés au pays pour leur raconter que tout est génial et positif
Remettons les pendules à l’heure : quitter son pays n’est jamais facile, même quand on choisi de partir.
Dans la société actuelle dans laquelle on vit, voyager, grandir avec les moyens d’expérimenter d’autres langues, aller à la rencontre d’autres cultures ; est de plus en plus admis. Il devient même assez « banal » de s’expatrier dans un pays pour un temps ou pour la vie. On connait tous quelqu’un qui a vécu à l’étranger, si ce n’est pas soit même. Or, bien que cela se fasse de plus en plus, la préparation à ce voyage personnel n’est jamais vraiment bien réalisée.
Lorsque vous êtes à l’étranger (pour vivre, pas pour voyager, que l’on s’entende, les deux approches sont totalement différentes !) ; votre rapport à vous-même, à votre identité, aux autres, à votre famille, à votre couple va en prendre un coup.
Perte de repères, de confiance en soi, sentiment de solitude (même en étant à deux), mini rejet de son nouvel environnement, sont aussi des éléments inhérents à l’expatriation.
N’oubliez jamais qu’en tant qu’expatrié vous vous retrouvez dans la peau de l’immigrant.
A ce moment-là vous pensez aux étrangers que vous connaissez et vous commencez à ne plus les voir de la même manière, et vous les comprenez de plus en plus.
Écris peu de temps après mon arrivée à Montréal, venez lire mon bilan après 1 an.
Salut. Je tombe au hasard sur ton blog. Etant moi-même expat j’admets volontiers aussi que quitter son pays c’est une étape qui demande de la préparation, du courage, et ce n’est simplement pas pour tout le monde. Certains le vivent plus durement que d’autres et ça semble être ton cas. Je ne sais pas depuis combien de temps tu es partie, où et si tu y es encore, mais l’expat blues est très courant dans les premiers mois d’expatriation. Bonne continuation.
Bonjour Cora, cela faisait 4 mois que j’étais partie quand j’ai rédigé l’article. J’ai mis du temps à me reconstruire ici en effet. Environ 6 mois je dirais. J’ai pris mon temps, et je suis de retour sur la rédaction du blog. Tu vas voir que mon état d’esprit a changé et je ne suis plus vraiment dans cet état de blues. C’est sur que chaque changement nécessite des périodes d’adaptations plus ou moins faciles. La mienne ici a été dure; surtout car je suis à la base une fille du soleil pas du froid. J’espère te revoir sur le blog un de ces jours !
[…] Avant de vous lancez, lisez d’abord cela […]