Expatriation : le défi du retour en vacances

Les retours dans son pays d'origine pour les vacances : un passage obligé, un vrai “pèlerinage affectif”.

Charente, France

Après avoir connu le statut d’ «expats confinés», nous étions soulagés de pouvoir rentrer pour quelques semaines en vacances en France.

Demandez à chaque personne de votre entourage dont la famille est restée dans leur pays d’origine : les retours sont essentiels, passage obligé, un must do. Magdalena Zilveti Chaland parle même dans son livre «réussir sa vie d’expat’» (dont je vous recommande en lecture) d’un vrai «pèlerinage affectif».  

Et c’est bien ça l’essence du retour dans son pays pour la période de vacances. Que ce soit pour Noël ou durant l’été; il y a toujours un rituel qui s’installe : une fois par an, une fois tous les 2 ans, une fois tous les 6 mois. Chaque expatrié suivra son rythme mais rentrera toujours pour retrouver tous les plaisirs laissés derrière au moment du départ.  

Ces retours sont essentiels dans l’évolution de l’identité de l’expat. Ils permettent de revoir la famille et les amis; points d’ancrage affectifs forts. Les odeurs, les goûts ressentis sont retrouvés. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’on rentre avec une liste de repas/produits que l’on a envie de manger durant notre séjour; activités que l’on avait l’habitude de faire avant le départ, que l’on veut absolument refaire (ex. Dormir dans le même lit que sa sœur; aller faire les courses dans les grandes surfaces; s’asseoir à la terrasse d’un café durant le marché). Ces voyages-là sont l’occasion de replonger dans notre vie d’avant; de la vivre de façon différente avec plus de “conscience”, plus d’appréciation et de gratitude.   

Ils ont également une fonction tout aussi importante que celle de la régression réconfortante dans son chez soi; celle de comparer, de constater l’évolution des choses, des mentalités, de sa propre évolution.  

Les voyages dans son pays d’origine sont les moments où en tant qu’expatrié nous prenons conscience de notre propre évolution. Certaines choses peuvent nous surprendre, on peut se retrouver en désaccord avec des manières de penser ou de faire que nous tolérions auparavant. C’est également le moment où, malgré tous les souvenirs que l’on se créé et notre place retrouvée parmi les nôtres, on se rend compte de notre absence. Cette absence qui ne permet parfois pas d’être là dans les moments heureux ou difficiles. Cette absence qui nous tient éloignée des parents, grands parents qui vieillissent.  

Durant mon dernier retour en France, j’ai été autant comblée de joie au moment des retrouvailles que j’ai eu le cœur brisé au moment de dire au revoir. Car c’est ça la vie d’expatrié, ce n’est pas que la découverte et la beauté du renouveau; c’est aussi dire au revoir, plusieurs fois, à chaque fois à vrai dire. Laisser derrière soi un bout de sa vie, un bout de son monde pour continuer ailleurs. Et puisque les voyages en France sont souvent courts; on essaye de voir tout le monde. Cette fois-ci j’ai été comblée de joie au moins 5 fois; et au moins 5 fois j’ai eu mal au cœur.  

Jusqu’au prochain retour en France.  

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