Depuis que je suis immigrante, je me sens fatiguée !
Certains peuvent penser que cela n’a rien à voir avec le fait de changer de pays, que la fatigue est passagère et qu’elle est dû à autre chose ; j’en suis persuadée : ma fatigue est dû à ma récente expatriation.
L’expérience de vie à l’étranger est un phénomène demandant.
Tel un puzzle auquel il vous manque des pièces, vous allez devoir faire face au processus naturel de changement, mettre en exergue votre capacité d’individu à apprendre constamment et façonner votre nouvelle identité.
Dans un premier temps, il va falloir vous acclimater. Cela va passer par des premières épreuves :
- Intégrer une nouvelle langue
- Comprendre les habitudes alimentaires
- Connaitre les objets indispensables ou les grands noms qui feront partie du décor (noms de banque, noms de supermarché, noms de villes importantes, noms de plats traditionnels, noms donnés aux transports etc.)
Cela aura déjà un fort impact sur vous. D’une part parce que dans ces processus d’intégration de nouvelles données / d’apprentissage d’un nouvel environnement ; votre corps va se mettre en état d’alerte et limite de stress. C’est ce qui va lui permettre de prêter une plus forte attention aux détails, vous permettre aussi de réagir vite (en cas de comportement inapproprié) ou bien de réaliser une conversation sans faute.
Vous allez mobiliser vos ressources intérieures. Ces situations vont vous demander un certain dépassement de soi.
Expatriation et processus mentaux
En début d’expatriation, outre les éléments pratiques (trouver un logement, réceptionner ses cartons de déménagement, réaliser les démarches administratives etc.), l’aspect psychique et psychologique est d’une importance capitale et vous pompera littéralement votre énergie.
Cet aspect-là est très souvent négligé, à la fois par les entreprises qui recrutent à l’étranger, celles qui vous envoient à l’étranger ou tout bonnement des individus eux-mêmes.
Cela peut se traduire par la difficulté à s’endormir le soir, un sentiment de stress, voire de colère constante. Tous ces ressentis sont la résultante d’un cerveau qui est en suractivité.
En bref, les changements auxquels vous faites face sont trop importants et vous épuisent.
Pour ma part, je suis partie à l’étranger avec plusieurs nouveautés à appréhender :
- Le changement de pays
- Le changement de poste
- Un enjeu professionnel important et nouveau : création d’une filiale sur un nouveau marché
- L’apprentissage du travail en duo avec un collègue inconnu
Heureusement que je ne m’étais pas infligée en plus de tout cela un changement de langue, dieu merci cela m’a déjà beaucoup aidé !
Lors d’un départ à l’étranger, pour des raisons personnelles ou professionnelles, il est crucial de garder en tête que vous, en tant qu’être humain et individu, allez vivre des chose déstabilisante, décevante, blessantes, mais aussi beaucoup de positif c’est certain. Dans tous les cas, ne mettez pas la barre trop haute.
Changer de pays est déjà une étape en soi

Essayez le plus possible de garder des choses qui vous seront familières (surtout si votre expatriation est de l’ordre professionnelle). Un de mes regret est d’avoir changé de poste et d’avoir accepté des enjeux beaucoup plus importants qu’avant professionnellement, tout en changeant de pays.
Si vous vous sentez dans cette situation, sachez que je le ressens aussi. Je tente de « faire avec » en « faisant face » à ces bouleversements psychologiques ; et en tentant de les comprendre.
Si vous en êtes dans la préparation de votre projet de mobilité : gardez-le en tête et ne mettez pas la barre trop haute !
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