
La valorisation de l’entrepreneuriat
Avant de venir ici, j’avais une image un peu négative de l’entrepreneuriat. Complexe ; risquée ; exigent ; pour les gens d’expérience etc.
Cette image elle n’est pas sortie de nulle part : en école de commerce on m’a appris une statistique : 30% des start-up seulement s’en sortent. Et prudente comme je suis, ce chiffre là m’a toujours enlevé toute idée envisageable d’être une entrepreneuse moi-même. Parce qu’en plus de ce chiffre glaçant, on m’a aussi appris qu’avoir des employés ça coûte cher ; qu’un entrepreneur est aussi appelé patron et que les patrons, c’est ceux qui s’enrichissent sur le dos des gens, les patrons c’est caca. On m’a aussi appris qu’une femme dans l’entreprenariat ce n’était pas évident, et qu’en plus fallait être super bon en chiffre et en finance pour savoir gérer une entreprise. J’ai aussi vite compris par moi-même qu’un entrepreneur quand il n’arrive pas à faire croitre son entreprise, qu’il n’a pas un succès à la Bill Gates et qu’il doit finalement fermer l’entreprise ; et bien c’est un putain de gros échec. La honte de la famille. La personne qui ne pourra plus convaincre un banquier de lui prêter de l’argent et qui de file en aiguille aura bien de la misère à obtenir la confiance d’un futur employeur après ce si gros échec. Et j’en passe.
Bref, une bien mauvaise image de l’entreprenariat. En arrivant ici, j’ai été frappée par le nombre d’indépendants (personnes à leur compte) ; mais aussi au nombre de start-up qui se créaient, puis disparaissaient (ou pas). Aussi étonnée de voir qu’ici, « monter une entreprise » ne veut pas forcément dire : « brasser des millions ». Il existe des centaines (même plus) d’entreprise qui ont été créées pour permettre à leur fondateur d’être autonomes, de faire ce qu’ils voulaient, d’adapter leur emploi du temps à leur rythme de vie etc. et non pas forcément de double un chiffre d’affaire chaque année.
Aussi, la vision nord-américaine de la start-up se fait ressentir : être entrepreneur c’est osé, c’est prendre le taureau par les cornes, c’est se donner, c’est gérer, c’est avoir une diversité de missions inégalable en tant que salarié d’une entreprise, c’est s’autoriser une belle liberté et une autonomie. Bref c’est que du positif. Et même si vous devez fermer l’entreprise, cela n’est pas un échec et est considéré comme « classique ». Vous savez cette notion de vie basique de : « tu prends des risques ; parfois ça ne paie pas. Bon beh tant pis tu as osé c’est ce qui compte ».
J’ajouterai aussi qu’au démarrage d’une entreprise ici (et cela rejoint l’aspect très positif/opportuniste) ; tous vos interlocuteurs vous soutiendront (au moins moralement). Si une personne vous répond « non mais attend, tu as pensé à tel ou tel aspect, attention quand même ce n’est pas si facile que cela etc. » c’est que c’est un étranger ^^. Non réellement c’est fou ici. La crainte de l’entreprenariat est minime par rapport à ailleurs.
Dans un autre article je parlerai plus longuement du statut d’indépendant au Québec car oui, travailler à son compte ici c’est très simple.
Wow! C’est vrai qu’on est bien chez nous. Ça fait du bien de le lire pour se le faire rappeler… 😉👍😊